« Gauche à fond sur corde, 60 mètres, droite 6 dans epingle gauche sur ciel, gauche 7 sur droite 4 ouvre sur arrivée. ». Avec son chrono record, l’écurie IGN FR signe une nouvelle victoire importante et se rapproche du sacre du championnat du monde WRC des pilotes. Un moment de sport automobile par un EA Sport WRC en grande forme, on dit merci Codemasters.
Après une longue histoire d’amour avec KT Racing et Nacon, la licence WRC change de main et débarque chez Codemasters. L’expertise en matière de rallye du studio sous pavillon EA n’était déjà plus à prouver après le succès retentissant de son DiRT Rally 2.0 qui est toujours considéré comme l’un des porte-étendards de la discipline. Ils récidivent avec EA Sport WRC en nous délivrant une simulation pointue et généreuse proche de la perfection.
Dès les premières minutes, c’est la richesse de l’offre qui saute aux yeux, avec 7 modes jouables, 18 localisations, plus de 200 spéciales, ainsi que des centaines de kilomètres de tracé et pas loin de 100 véhicules mêlant les officiels de la saison 2023 (WRC/WRC 2/WRC junior), des hybrides, mais également tout un tas de bolides iconiques ayant marqué le genre allant de la légendaire Subaru Impreza de feu Colin McRae à la Citroën C4 WRC de Sébastien Loeb. Les amoureux du WRC sont servis avec un contenu dantesque.
Un savoir-faire indiscutable
Codemasters réutilise la base de DiRT Rally 2.0 pour créer sa nouvelle formule criant de réalisme, s’adaptant aux amateurs et nouveaux venus avec son système maison tout en assouvissant les besoins hardcore des habitués et vétérans. Avec la participation de nombreux acteurs du circuit, Codemasters cherche à ce que l’expérience manette en main (mais surtout au volant) soit la plus proche de ce que ressente les pilotes sur le terrain, la plus authentique qu'il soit.
On retrouve le socle habituel où notre voiture répond différemment selon la situation. Le sol joue énormément (gravier, bitume, terre), tout comme la météo du moment (soleil, pluie, neige). La gomme entre également dans l’équation car un pneu inadapté ou endommagé rend notre bolide incontrôlable. Et on ne parle même du type de traction, la différence thermique / électrique et la poussée de celle-ci répondant plusieurs paliers configurables, etc. Chaque situation procure une sensation propre, rendant l'expérience jouissive et variée.
WRC a toujours eu cette approche tournée vers la simulation et Codemasters ne change pas d’une ligne cette vision. Chaque imperfection sur le tracé, un coup de volant trop brutal, un tour sur le bas-côté, un petit choc... On ressent tout et notre pilotage en subit les conséquences. La physique des véhicules est impressionnante et chaque impact ou casse laisse forcément des séquelles. Un moteur en surchauffe, un pneu crevé, une boite endommagée, tant d’arguments qui entrent une nouvelle fois en compte pour la conduite.
Pour les plus aficionados, EA Sports WRC va encore plus loin avec de nombreux paramètres à l’image de la transmission aux amortisseurs, en passant la direction, etc. On règle tout entre chaque run afin d’aller grappiller la petite seconde qui peut faire la différence. Sans s’en apercevoir, on tombe dans une spirale sans fin, tant cet opus WRC est prenant et addictif, procurant une réelle satisfaction dans la conduite et les sensations.
Embarquement immédiat
À la lecture de ces informations, le conducteur non aguerri pourrait prendre peur, mais Codemasters ajoute une surcouche efficace qui permet à tout profil de se plonger les yeux fermés dans ce splendide EA Sports WRC, grâce à de multiples aides et options qui nous amènent dans le grand bain sans crainte, allant jusqu’à un langage simplifié des copilotes ! On débute avec de nombreux garde-fous le temps d’apprivoiser la bête et plus on avale les spéciales et plus on part à la recherche de défis, de la compétitivité, supprimant au fil de l'eau les assistances.
EA Sports WRC nous abreuve de différents modes dès le dashboard à commencer par l’école de pilotage, offrant le bagage nécessaire pour se lancer dans la course avec de nombreuses épreuves pouvant rappeler les permis de Gran Turismo par exemple. À côté on retrouve le contre la montre et la partie rapide, les classiques des simulations mécaniques.
Clubs ouvre la possibilité de se constituer un groupe de jeu régulier, à l’image des clans ou crew, afin de se monter des championnats, organiser le calendrier de l’équipe, et ainsi de suite. Je n’ai pas pu le tester en profondeur (faute de joueurs en ligne avant sortie), mais sur le papier, cette fonctionnalité est un gros plus pour la communauté, et créer une vraie mouvance et de l’activité en ligne.
Moments nous plonge dans un monde de challenge avec des épreuves générées quotidiennement nous imposant les conditions de courses, inspirées de moments forts du WRC ou fictifs. Soyez sûr d’être totalement prêt, car certains parcours se montrent déjà impitoyables !
On retrouve ici la composante compétitive, avec la recherche du chrono ultime et devenir le maitre virtuel du WRC. Championnat parle de lui-même en nous lançant dans la cour des grands à la recherche de la première place dans la catégorie reine, se focalisant exclusivement sur la partie course.
Une ascension vers le titre
Le vrai clou du spectacle se trouve dans le mode carrière qui se montre ultracomplet, avec une structure et progression qui nous tient en haleine durant des heures et des heures. On choisit où on débute (WRC junior, WRC 2 ou WRC), on crée notre marque et écurie et c’est parti. On découvre toutes les facettes du management, que cela soit la gestion du budget (alloué par activités : réparation/véhicule/staff), du personnel (embauche, formation, repos), le garage (notre panel de véhicule), mais aussi l’emploi du temps global hebdomadaire et tout cela dans le but de remplir les objectifs fixés par notre mécène, celui sans qui tout ceci n’existerait pas, et de maintenir au beau fixe notre relation.
La structure de ce mode est excellente et facile à prendre en main. On navigue aisément dans chaque menu, on comprend de suite comment fonctionne chaque composante et comment faire tourner tout ce petit monde. La cible est bien sur le titre, mais pas uniquement. On forme notre personnel afin que les réparations soient plus rapides/moins chère entre chaque spéciale, on gère notre staff pour combiner efficacité et polyvalence sans dépasser la masse salariale imposée, on noue des relations avec des équipementiers, etc.
On choisit les épreuves selon nos besoins (objectifs), mais également pour voir du pays, essayer de nouvelles voitures, débloquer des pièces pour la partie construction, car oui, on peut monter de toute pièce notre bolide ! Cette facette est très originale, et assez unique en son genre.
Toutes les routes mènent au podium
Selon la difficulté définie pour la campagne, chaque rallye se compose de plus ou moins de spéciales qui sont elles aussi du coup plus ou moins longues. On peut facilement dépasser l'heure de jeu pour une seule étape du championnat ! Avant de se lancer, on passe par le shakedown afin d’avoir accès à des jeux de pneus additionnels qui sont toujours les bienvenus. Lors des ravitaillements, on vérifie l’état des gommes et on exerce les réparations nécessaires dans le temps imparti : on va à l’essentiel en rafistolant pour aller vite, on retape ou on remplace directement selon urgence, mais toujours sans dépasser le timing décrété (ni le budget hebdo!).
Régulièrement, un choix s’impose avec une gestion des priorités et la prise de risque : on laisse le radiateur en l’état ? Ou c’est plus important que le pet sur la direction ? La composition et la formation de notre pool de mécano influent sur la rapidité, efficacité et prix de tous ces actes. On peut même partir avec une ou deux roues de secours et en changer en pleine spéciale, mais forcément, on écope d’une pénalité !
On découvre d’ailleurs une alternative à la course avec comme seul but de faire le meilleur chronomètre dans une épreuve où la vitesse moyenne est primordiale. Un chiffre est la cible, à nous de faire en sorte de le tenir et nous en approcher le plus possible et c’est vraiment intéressant. Si on accélère trop, ou l’inverse qu’on lève trop le pied, on accumule des pénalités. Gagne le rallye celui affichant le score le plus bas à la fin. C'est très déroutant, on a souvent tendance à vouloir envoyer quand le chemin est dégagé mais on est immédiatement puni ici !
Très rapidement, on s’aperçoit que chaque facette composant ce mode carrière est impérative et doit bénéficier de la même attention, qu’on ne peut se concentrer sur l’une et pas l’autre. Avoir un staff efficace, mais en forme est nécessaire, un garage éclectique également afin de concourir plusieurs championnats en parallèle, tout en gardant à l’œil la partie budget et la satisfaction du mécène.
Quand on pousse vers le haut les différents curseurs, on passe d’une gestion enfantine et simple à tenir, à une expérience pointue et exigeante où chaque décision compte et peut faire pencher la balance. Les heures défilent et ne se ressemblent pas. On atteint les cibles fixées par notre supérieure, on empile les succès et les podiums, mais aussi quelques échecs, mais notre travail paye, on enchaine une nouvelle année voir on monte de catégorie et tout cela jusqu’à la victoire et le titre du WRC.
Newgen ? Vous avez dit newgen ?
Visuellement, Codemasters démontre une fois encore son savoir-faire avec une reproduction fidèle en tout point que cela soit des véhicules ou des tracés avec son souci du détail remarquable. Testé sur PC, WRC tourne en ultra, tout à fond, sans difficulté sur 3080 avec une définition 21/9 ou 4K tout en affichant plus de 60fps. Le DLSS, ainsi que le FSR, permet de grappiller quelques images par seconde et/ou de fonctionner sur des configurations plus modestes. Hormis quelques textures par moment, on se régale et on en prend plein les yeux grâce à un Unreal Engine 5 maitrisé.
On sent que le studio d’EA a voulu rendre le tout vivant et réaliste, en témoigne l’évolution de notre engin selon la météo, la salissure, la poussière qui vol après notre passage, les particules de terres et les silons sur le sol qui se forment après un coup de frein d’urgence et c’est sans parler de la transformation de la carrosserie avec un impact (un pare-chocs sur le point de tomber, une portière ou un coffre ne tenant plus fermé, un capot perdu), le pneu qui explose, les étincelles quand on roule sur jante. Le réalisme s’étale à tous les niveaux, que cela soit au volant, visuellement, et sans oublier la couche audio qui tabasse, que cela soit les bruits de moteur ou la bande-son.
EA Sports WRC nous éclabousse de son réalisme à chaque instant. Avec sa technique solide et soignée, son gameplay irréprochable et un contenu gargantuesque, Codemasters réussit le pari de donner un second souffle à la licence. De part son accessibilité avérée pour les nouveaux venus, et sa simulation pointue pour les vétérans, EA Sports WRC touche un publique large grâce à une offre alléchante sur le papier qui transforme chaque point un par un manette/volant en main. Codemasters franchit un cap et fixe un nouveau standard dans la simulation Rallye avec EA Sports WRC.